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La Presqu’île du Médoc

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    LA PRESQU’ÎLE DU MÉDOC, RICHE D’HISTOIRE, UNE CULTURE MILLENAIRE

    La Presqu’île du Médoc est un lieu hautement stratégique. Les témoignages retrouvés sur les différentes populations qui l’ont occupée tout au long de notre histoire le prouvent. La Presqu’île du Médoc est à la frontière du territoire des Landes de Gascogne. Elle en est aussi la porte d’entrée depuis le début de l’humanité.

    PRÉHISTOIRE ET ANTIQUITÉ

     

    On a retrouvé des ossements d’éléphants antiques au Gurp, la plage voisine de celle d’Euronat, et à l’Amélie au sud de Soulac. De nombreux silex trouvés tout le long de la côte Médocaine attestent de la présence des hommes dès le Néolithique dans notre Presqu’île du Médoc

    De nombreux objets en cuivre trouvés dans notre région, sont, tout comme les silex, exposés au Musée d’archéologie de Soulac. Durant l’Age de Bronze, le Médoc est une région prospère et peuplée. Les habitants vivent de l’agriculture, de la pêche mais aussi de la production du sel.

    L’époque Gallo-romaine

    Dans le même temps, sont arrivés les Médules, un peuple Basque, qui a laissé son nom à notre région : Méduli (Médoc). Nos ancêtres ont parlé le basque jusqu’à l’arrivée des Romains ! Mais d’abord, sont arrivés les Bituriges (Gaulois), laissant toutefois aux Médules la rive estuarienne. Le musée de Soulac possède de nombreux témoignages de cette époque, notamment avec le sanglier-enseigne de Soulac. Cette période est déjà riche en échanges commerciaux comme le montrent les nombreux types de monnaies qui ont été également retrouvés. Les Gaulois ont également pourvu le Médoc d’un important réseau de chemins, bien avant l’époque Romaine. Ces derniers ont apporté la culture viticole (autour de 60 apr. J.C.), qui n’a jamais cessé depuis, avec la renommée que nous lui connaissons. Même si ce sont les Gaulois qui inventèrent la barrique !

    Depuis Euronat visitez les sites de vestiges Gallo-romains à Jau et à St Germain d’Esteuil

    Par la suite, la première grande route entre Burdigala (Bordeaux) et le nord du Médoc a également été construite : « la lébade »;  Route que l’on peut encore observer à Avensan, et sur laquelle nous roulons quotidiennement entre Vensac et Grayan, à l’endroit où elle s’appelle le « chemin de la Reyne ». Le chemin de la Reyne, car plus tard, Aliénor d’Aquitaine rentrait en son pays par cette même route.

     

    Les invasions barbares

     

    Le Médoc a terriblement souffert des invasions barbares tout au long du premier millénaire. Avec les Saxons, les Wisigoths qui rasèrent bon nombre de villages. Et enfin les Vikings détruisant tout sur leur passage, de l’entrée de l’estuaire et jusqu’à Toulouse. Ces derniers ont quasiment vidé le Médoc de ses habitants. Des forts et des batteries de défense ont néanmoins été mis en place tout le long de la Gironde pour préserver la ville de Bordeaux.

    Presqu'île du Médoc cartes anciennes

    LE MOYEN AGE 

     

    Du fait de sa conception géologique (sable, marais) la Presqu’île du Médoc est un territoire aux frontières mouvantes, si bien qu’au début du Moyen Age, Soulac se trouvait sur la rive estuarienne. Le plateau rocheux de Cordouan était rattaché au continent, mais à l’époque on ne parlait pas encore du fameux phare. Néanmoins, au XIème siècle, un monastère y est déjà installé, guidant les marins dans la nuit en allumant des feux. Lesparre, quant à elle, était un port fluvial.

    Soulac et Grayan, étapes des Pélerins

    Les pèlerins de St Jacques qui arrivaient du nord de l’Europe et l’ouest de la France empruntaient la « voie littorale » ou « voie des anglais » vers le Portugal. Ils arrivaient par bateau jusqu’à Soulac et continuaient leur pèlerinage à pied sur la route qui longeait la côte. La basilique Notre Dame de la fin des terres, l’hôpital de Grayan (aujourd’hui disparu) et sa chapelle font partie de cet héritage. Du Moyen-Âge subsiste également la Tour de l’Honneur à Lesparre, dernier vestige du Château de la seigneurie du même nom.

     

    Le Lac d’Hourtin

    Le cordon de dunes finit par obstruer l’écoulement des rivières s’écoulant des Landes pour former le Lac d’Hourtin, le plus grand lac d’eau douce de France, à seulement 30 kms d’Euronat. On y trouve des clubs de voile, et beaucoup d’autres activités nautiques. On peut aussi y faire des promenades à pied, comme à vélo, autour du lac et dans les forêts qui l’entourent.

     

    Les Marais

     

    Les marais du Médoc deviennent salants, sous la houlette des Bénédictins de Bordeaux. La saunerie perdurera jusqu’à la fin du XIXème siècle. On peut encore les observer à Talais, Soulac et Le Verdon.  Aujourd’hui, il sont essentiels à l’affinage de la fameuse huître du Médoc, au bon goût de noisette, et à l’élevage des gambas au Verdon. Le vieux port aux huitres est un lieu d’attraction très convivial, les anciennes cabanes à huîtres accueillent des artistes et autres guinguettes, et en été, un marché nocturne.

    La période anglaise

     

    Au XIIème siècle, l’Aquitaine d’Aliénor passe sous domination Anglaise et ce, jusqu’à la fin du XVème siècle. Bordeaux est la plus anglophile des villes Françaises encore aujourd’hui. Le commerce du vin explose grâce aux Iles Britanniques : nous avons d’ailleurs conservé de cette époque, la capacité des barriques de 225 litres. 225 litres font 50 gallons, d’où les bouteilles de 75 cl afin d’extraire le compte rond de 300 bouteilles de vin du contenu d’une barrique. Les caisses de vin font 6 ou 12 bouteilles soit 1 ou 2 gallons !

     

    Le prince noir

     

    Bordeaux est également la ville de naissance de Richard II. Le château du Prince Noir, ou Edouard de Woodstock, son père, domine encore la Garonne à l’entrée du pont d’Aquitaine. La Presqu’île du Médoc n’échappe pas à la règle, le Prince a laissé son empreinte sur notre région, puisqu’il est à l’origine de la première tour sur le rocher de Cordouan, appelée la « Tour Noire » : une sorte de donjon qui précéda le phare, qui avait déjà vocation à guider les navires. La tour a depuis été remplacée par le phare que nous connaissons, mais une des plages du Verdon a hérité de son nom.

    Basilique de Soulac étape de pélerins

    LES TEMPS MODERNES

     

    L’estuaire porte d’entrée et couloir maritime

     

    La construction du phare de Cordouan est décidée sous Henri II puis Henri IV et achevée sous Louis XIII. Il sera surélevé de 20 mètres pour prendre sa forme actuelle en 1789. Il faut absolument le visiter, c’est un chef-d’œuvre d’architecture, il est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2021.

    Au fil du temps, la Presqu’île du Médoc est devenue de plus en plus stratégique. Le port de Bordeaux, est devenu un des plus importants du royaume, contribuant ainsi à la renommée de vins du Médoc et de Bordeaux.

    Au XVIIème siècle, deux forts sont construits à la Pointe de Grave : Le Fort Girofle, côté océan, dont on ne trouve plus de trace aujourd’hui, sa disparition est due à l’érosion littorale ; Le Fort de la Chambrette, côté rivière, détruit à son tour pour les mêmes raisons.

    Il sera reconstruit sous Louis XIV, pour la protection de Bordeaux. Il fait partie du « Verrou de Vauban » avec, plus en aval sur la Gironde, le Fort Médoc à Cussac, Fort Pâté (sur l’île du même nom) et la Citadelle de Blaye.

    Les ports estuariens

     

    Tout le long de la rive sud de l’estuaire, se trouvent plus d’une trentaines de ports comme celui de St Christoly . Autrefois tout le commerce passait par le fleuve en direction de Bordeaux (vins, bois, bétails …), des pêcheurs y ont encore leurs bateaux. Saint-Christoly est un village remarquable par son architecture très homogène du XVIIIème siècle, une visite s’impose.

    En revenant, n’hésitez pas à vous changer les idées en vous arrêtant à Couquèques au Cabaret Saint- Sabastien.

     

    L’agriculture perdure, on trouve plusieurs moulins dans la pointe du Médoc, dont celui de Vensac, encore en activité. Vous pouvez visiter ce moulin et y acheter de la farine fabriquée sur place !

     

    LA GÉOGRAPHIE DE LA PRESQU’ÎLE DU MÉDOC EST MODIFIÉE

     

    L’assèchement des Marais

     

    Au XVIIème siècle, les difficultés liées à l’envasement de la Pointe du Médoc et la Gabelle ayant disparue, le sel perd son rôle primordial de monnaie : la saunerie est peu à peu abandonnée, au bénéfice de l’ostréiculture. Les marais de notre presqu’île ont toutefois connu un changement important : la poldérisation, grâce à la technique hollandaise, formant ce que nous appelons très localement « Les Mattes ».

    C’est en empruntant les pistes cyclables, direction Talais et le long de l’estuaire, que se fait la visite de cette géographie étonnante. Une longue digue de protection, sur lesquels se trouvent les Carrelets, les fameuses cabanes de pêche, très typiques de notre région. Les marais quadrillés de chenaux et d’écluses, sont devenus aujourd’hui, une réserve ornithologique remarquable. Au Verdon, les marais du Logit et du Conseiller proposent des visites guidées pour mieux connaitre la faune et la flore qui les composent. Vous découvriez à quel point leur rôle sur la surveillance écologique de la région est important .

     

    Balade en canoé

     

    Des balades en canoé vous feront découvrir la faune et la flore de chenaux. Rendez-vous au Port de St Vivien pour en louer et remonter tout le chenal du Guâ jusqu’à l’étang du même nom. Lors de votre balae, vous pourrez observer des cygnes, des ragondins, des tortues et tous les autres animaux qui peuplent notre région si préservée ! En revenant, déjeunez ou dinez au port, dans l’une des multiples guinguettes.

    Presqu'île du Médoc l'assèchement
    L'assèchement des Marais du Médoc

    L’ensablement de Soulac

     

    Au cours du même siècle, le littoral océanique évolue lui aussi beaucoup. A tel point que le sable envahit le village de Soulac, recouvrant jusqu’à sa basilique. La population, forcée à l’exode, crée le Jeune Soulac à quelques kms de là. La Basilique a fait l’objet de travaux importants au cours du siècle suivant afin de la faire ressurgir de terre.

     

    La forêt des Landes

     

    C’est au début du XIXème siècle que l’assèchement des terres de landes de la Presqu’île du Médoc est achevé, avec la plantation de pins maritimes sur tout le littoral Girondin et Landais. Cette immense pinède est aujourd’hui la plus vaste forêt d’Europe occidentale, avec près d’un million d’hectares. C’est au cœur de cette forêt Landaise que se niche votre centre naturiste préféré.

     

    Le commerce du bois est encore de nos jours très important dans le Médoc. Le gemmage, ou la récolte de la résine de pin, a, pendant des décennies, été pratiquée dans la Pointe du Médoc. Le gemmage est la  récolte de la résine de pin pour en faire de l’essence de térébenthine. Vous pouvez visiter une exposition dédiée à cette activité à Vendays.

     

    Pour les amateurs de balades à pied comme à vélo ou en VTT, vous trouverez un réseau incroyable de randonnées dans notre Presqu’île du Médoc, de la petite balade en famille ou pour les sportifs avertis, vous trouverez forcément le circuit qui vous conviendra.

    L’ESSOR DE LA PRESQU’ÎLE DU MEDOC

     

     

    La Presqu’île des phares

     

    Au XIXème siècle, 2 phares supplémentaires sont implantés à la Pointe de Grave et au Verdon, afin de sécuriser encore la navigation, toujours plus importante à l’entrée de l’estuaire. Le Phare de Grave en 1860, toujours en activité et qui abrite aujourd’hui le musée des phares et balises. Le Phare St Nicolas en 1871. Il est situé sur la dune de la plage St Nicolas au Verdon sur mer. Sur l’estuaire, à Jau, le Phare de Richard construit en 1843. Aujourd’hui c’est un lieu de convivialité et de visites. A deux pas, au port de Richard, envolez-vous en Montgolfière ! Et si vous avez envie de voir notre région de plus haut encore, rendez-vous à l’aéro-club de Soulac !

    La défense littorale
    La plage des cantines au Verdon
    Villas soulacaises
    Les villas Soulacaise

    La défense du littoral

     

    La protection du littoral est le grand chantier de la fin du XIXème et du début du XXème siècle. Durant cette période, le Médoc n’a cessé de lutter contre l’érosion dunaire. Entre 1818 et 1946 la Pointe de Grave s’est décalée de 720 mètres à l’est ! Entre 1920 et 1939, George Mandel, alors maire de Soulac, entreprend la construction de digues de protection, évitant ainsi à la commune du Verdon de redevenir une île.

    Les digues commencent tout au nord, à la Pointe de Grave, avec la jetée et vont jusqu’au nord de Soulac. On peut encore voir ces digues aujourd’hui : Les dunes des plages «les Arros », « les Huttes » et  « les Cantines » donnent sur des piscines avec vue sur le phare de Cordouan. L’océan débordant par-dessus les digues à chaque marée haute, remplit les piscines d’eau salée. On peut les apercevoir en prenant le petit train touristique à la Pointe de Grave.

    Le début du tourisme dans la Presqu’île du Médoc

     

    C’est avec l’arrivée du chemin de fer en 1875 que le tourisme a commencé dans notre Pointe du Médoc. Soulac devient une station balnéaire très prisée pour ses bains de mer.

     

    Au même moment, de très belles maisons à l’architecture très locale et spécifique, sont construites, 500 villas en tout entre 1880 et 1940. Une halle est également construite, elle abrite encore aujourd’hui le marché quotidien du village. Les villas soulacaises sont faites de matériaux locaux : briquettes fabriquées à Soulac et au Verdon, pierre calcaire des Charentes et bois. Elles sont ornées de dentelles de bois (lambrequins), de corniches en pierre, de motifs en céramique, et autres décorations architecturales. Elles portent toutes un nom. Soulac a un patrimoine architectural très remarquable et protégé par une Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP).

     

    Il n’en faut pas plus pour retourner à la Belle Époque ! C’est possible tous les ans lors de Soulac 1900. La manifestation à lieu chaque premier weekend du mois de Juin. Tout le monde s’habille comme au début du XXème siècle ! Des animations ont lieu : un marché, des concerts, et même, de temps à autre, le train à vapeur rentre en gare de Soulac !

    La liaison Royan-La Pointe de Grave

     

    Le premier service de traversée de la Gironde a commencé pendant le XIXème siècle, mais le passage était limité aux piétons qui débarquaient du vapeur, le long de la jetée de la Pointe de Grave. En 1927, un vrai service public assure la traversée avec l’aménagement d’un ponton à l’intérieur de Port Bloc. Ce ponton est toujours en service aujourd’hui.

     

    En 1935  un premier bac « Le Cordouan » qui pouvait transporter tous types de véhicules restera en service jusqu’en 1960. Contrairement à ses successeurs, celui-ci autorisait les passagers à voyager sur le gaillard avant ! Le trafic estival augmentant considérablement au fil du temps, 3 nouveaux navires sont mis en service. Le « Côte d’Argent », la « Gironde » puis le « Médocain », « tourneront » simultanément pendant l’été, des années durant. Aujourd’hui deux nouveaux bateaux amphidromes ont pris le relais : plus puissants, plus grands, et plus rapides : « La Gironde » et « L’Estuaire »

    Les Blockhaus

     

    La dernière grande modification du paysage de la Pointe du Médoc aura lieu pendant l’occupation allemande de 1940 à 1945. Avec la construction du « Mur de l’Atlantique » des dizaines de bunkers, appelés ici « Blockhaus » sont encore visibles tout le long de la Côte d’Argent.

     

    Malgré leur origine contestable, ils font aujourd’hui partie intégrante des plages et dunes. M. Lescorce, à Soulac, un homme passionné, vous racontera, lors de ses visites, l’histoire étonnante de la Poche de Royan. De la Pointe de Grave jusqu’à Vensac, la poche de Médoc n’obtiendra sa libération que le 20 Avril 1945, à quelques jours seulement de la signature de l’armistice.

     

    A la Pointe de Grave, juste après l’embarcadère du ferry et avant la jetée, vous pourrez voir des mémoriaux consacrés aux Héros de la 2nde Guerre mondiale, comme George Mandel, ou encore un mémorial dédié à  l’opération Frankton.

    Le tourisme du vin

     

    L’œnotourisme tient une grande part dans le Médoc. Le classement des vins du Médoc et de Bordeaux date de Napoléon III. Il suffit de prendre La Route des Châteaux, depuis Lesparre jusqu’à Bordeaux, pour quasiment les voir tous !

    De somptueuses demeures bourgeoises datant du XVIIème et XVIIIème siècles et autant de merveilleuses et exceptionnelles dégustations vous attendent ! Attention, pour les grands crus, pensez à prendre rendez-vous pour une visite des chais.

     

    Il y a également une multitude de petites exploitations viticoles dans notre presqu’île. Certes, elles n’ont pas la renommée des premiers, mais après tout, chacun ses goûts ! Peut-être trouverez-vous le vin du Médoc qui vous plaira sans pour autant dépenser une fortune !

    Blockhaus Euronat
    Le blockhaus de la plage centrale

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